Abstract
La proximité chronologique et conceptuelle de Reasonableness of Christianity (1695) avec le Christianity not Mysterious (1696) de Toland eut tôt fait d’être, pour Locke, tout à fait compromettante: Toland semblait s’appuyer sur la théorie de la connaissance de l’Essai sur l’entendement humain, pour produire son interprétation incendiaire des Écritures. Faire de Locke un précurseur de Toland serait pourtant une abusive simplification. En s’appuyant sur le livre IV de l’Essai, Reasonableness of Christianity, le Discourse on Miracles et sur A Paraphrase and Notes on St Paul’s Epistles, pour Locke et, pour Toland, sur Christianity not Mysterious, les letters to Serena (1704), et le Nazarenus (1718), on peut montrer qu’il existe une véritable discontinuité entre deux représentations divergentes du christianisme.