Abstract
Dans la philosophie japonaise, le temps, traditionnellement, n’a jamais été pensé comme séparé de l’espace. Plutôt que de concevoir l’espace-temps de manière abstraite, elle a toujours eu tendance à penser l’expérience d’une temporalité indissociable de la spatialité, une « temporalité spatiale ». À partir de deux créations conceptuelles japonaises, l’une médiévale et l’autre contemporaine, l’une ontologico-existentielle et l’autre esthétique, uji et kire respectivement, nous explorerons deux façons d’exprimer la nature vivante du temps à partir du flux du devenir, celles de Dōgen Kigen et Ōhashi Ryōsuke. Elles ne traitent pas le temps comme une succession d’instants ou comme le récipient neutre du flux des événements, mais comme le cours de la vie appréhendé à partir d’une situation et d’un moment spécifiques.