Diogène n° 271-272 (3):173-190 (
2021)
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Abstract
Cet essai développe une analyse critique de la mondialisation basée sur des recherches de terrains entreprises dans la décennie 2010 à Cuba, plus particulièrement à La Havane. L’enseignement de la mondialisation dans les universités anglo-saxonnes au Canada et en Grande-Bretagne dans les années 2000 se caractérisait par une peur de l’homogénéisation de la culture, puis de l’application d’une approche ethnographique pour l’exploration du processus d’appropriation culturelle engendrée par les interactions entre le local et le transnational. Des recherches de terrain ont cependant montré, parfois de manière concrète, comment la vision de la mondialisation composée de systèmes de circulations fluides et sans tension était utopique et non pertinente dans le contexte cubain (et probablement dans tous les pays de l’hémisphère Sud). L’histoire du « dossier dubstep » racontée ici permet d’illustrer le sentiment de décalage tel qu’exprimé par des DJs et producteurs de musique électronique à La Havane et leur désir d’entrer dans la danse. Enfin, cet essai jette un regard critique sur une vision fluide des échanges, souvent associée au concept de circulation et, par extension, au phénomène de la mondialisation.