Semiotica 2022 (248):37-51 (
2022)
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Abstract
Résumé Considéré comme l’action individuelle par excellence, le dribble renvoie le plus souvent à l’exercice d’une maîtrise technique que seuls quelques protagonistes d’exceptions sont à même d’exécuter. Cette image purement descriptive, centrée sur le seul pratiquant, n’entretient qu’un lointain rapport avec la réalité de ce qui constitue la raison d’être profonde de cette action motrice. Le dribble, entendue comme un acte qui consiste à conduire un objet, – une balle, un palet –, en alternant des temps de contact et de non contact, est avant tout à envisager dans sa dimension collective. Là est le point aveugle des analyses menées à son propos. Dans cette étude, on considérera le dribble comme un type de conduite motrice porteur d’intentions auxquelles sont attachées des significations de nature essentiellement sociale. Fondamentalement le dribble est relation, c’est-à-dire interaction. Il doit être envisagé sous l’angle de la sémiotricité, autrement dit des significations que les pratiquants lui accordent. Sa fonction est essentiellement d’annoncer les actions futures. À ce titre, il renvoie à une classe de comportements tactiques dont les significations relèvent d’une interprétation en situation sous la dépendance directe des règles du jeu sportif considéré. Loin d’être univoque, le dribble doit être envisagé comme un « signe » qui doit être décodé par les pratiquants en fonction de la grammaire du jeu considéré selon un double axe ; syntagmatique et sémantique. Ce travail à pour objectif de repérer les différentes significations possibles du « signe-dribble », considéré comme un praxème.