Abstract
Se revendiquer d’un art « engagé » est devenu, dans le paysage artistique mondialisé, une posture si communément empruntée qu’elle semble presque s’être vidée de son sens. Les artistes revendiquant cette étiquette se mobilisent de manière explicite et visible en faveur d’une cause, entendant ainsi participer à lutter contre l’injustice sociale. On examine ici la manière dont se construit aujourd’hui dans le Sud global l’ ethos de l’artiste engagé, entre engagement sociopolitique et quête de la singularité, la subtile conjonction des deux pouvant donner lieu à des formes d’entrepreneuriat de soi ou bien à des conflits de loyauté entre systèmes de valeurs antagonistes.