الخطا 16:265-270 (
2013)
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Abstract
Le français est, pour Assia Djebar, la langue de son univers romanesque, elle reconnaît : «j’écris en français, langue de l’ancien colonisateur, qui est devenue néanmoins et irréversiblement celle de ma pensée, tandis que je continue à aimer, à souffrir également, à prier en arabe, ma langue maternelle, je crois, en outre, que ma langue de souche, celle de tout le Maghreb, je veux dire, la langue berbère, celle d’Antinéa, la reine des Touaregs, où le matriarcat fut longtemps de règle, celle de Jugurtha qui a porté au plus haut l’esprit de résistance contre l’impérialisme romain, cette langue, donc, que je ne peux oublier, dont la scansion m’est toujours présente et que pourtant je ne parle pas, est la forme même où, malgré moi est en moi, je dis «non» comme femme et surtout, me semble-il, dans mon effort durable d’écrivain, langue dirai-je de l’irréductibilité».