الخطا 16:97-112 (
2013)
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Abstract
Les écrivains Maghrébins d’expression française de l’époque postcoloniale ont tous, à des degrés différents, éprouvés un malaise vis- à-vis du français. Il s’est instauré entre eux et leur langue d’écriture, un sentiment ambigu qui s’apparentait à un rapport de couple tant il était passionné. C’était une histoire d’amour et de haine où les «je t’aime, moi non plus» fusaient, où coexistaient l’attirance et le rejet, la violence et le désir. Ce sentiment paradoxal se traduisait dans l’écriture même de ces auteurs. Ils pratiquaient une sorte de vengeance sur le corps de la langue. Rien n’échappait à leur empreinte : la syntaxe, la linguistique, le mélange des genres… Tout était visité, voire «violenté». Ainsi Kateb Yacine exerçait un terrorisme de la langue, Khair Eddine s’adonnait à une guérilla linguistique. Ahmadou Kourouma n’hésitait pas à «casser du français», selon son expression favorite.