Abstract
Michel Serres a su détecter en l’homme un incoercible besoin de récit pour exister : ces contes, ces mythes, ces histoires qui peuplent et nourrissent l’imaginaire, stimulent la raison, et apaisent les tensions. Conteur, écrivain, il a su combiner en lui la double dimension du « styliste et du grammairien ». Tous ses ouvrages l’attestent. Platon reste la toile de fond d’un type d’écriture où se mêlent, dans l’harmonie, le récit et la démonstration. Philosophe des reliures, non des coupures, Michel Serres a mis au jour la vertu du récit, petit ou grand, d’unir ce qui, sans lui, demeurerait sans consistance, épars, ou, sans doute, muet.