Abstract
En se fondant sur une explication généalogique, philologique et contextuelle de la célèbre formule sur « l’expropriation des expropriateurs » qui, figurant à la fin de la section sur la « tendance historique de l’accumulation capitaliste », passe pour en délivrer les conclusions politiques, on se propose de démontrer que le livre I du Capital, tout en formant indiscutablement une « œuvre », n’en est pas moins essentiellement inachevable, et par voie de conséquence ouvert sur une pluralité de conceptions de la lutte des classes. Pour les postmarxistes que nous sommes, la grande question est de savoir comment définir les alternatives que comporte le capitalisme contemporain, qui s’inscrit dans l’histoire après l’expérience du socialisme. Pour ce travail, la méditation des voies dans lesquelles Marx s’est engagé demeure une expérience sans égale, même si elle ne suffit pas.