Abstract
Le rapport entre « conscience » et « identité » forme l'un des deux versants de la conception lockienne du sujet (l'autre étant constitué par la « propriété de soi-même »). La théorie lockienne repose sur la distinction du « mental » et du « verbal », et l'isolement du premier comme élément de la vérité. Elle suppose une reformulation du principe d'identité sous la forme d'une double négation inhérente à l'esprit (Mind) : il est impossible que l'homme ne sache pas qu'il pense, ou pense sans penser. Enfin elle caractérise comme « intériorité » la différentielle de perception et de réflexion qui opère tout au long de l'expérience. Dès lors le temps intérieur peut être intellectuellement et moralement ressaisi dans l'unité de la « conscience de soi ». Consciousness and Personal Identity form together one half of Locke's theory of the Subject (the other half being « self-ownership »). First of all, « mental » and « verbal » propositions (viz. truths) must be clearly distinguished. The principle of identity has to be reformulated in logico-psychological terms, as a double negation: it is impossible for the Mind to think, without knowing that it thinks. Finally the difference of perception and reflexion, which operates throughout « experience », is called an « internal sense » or interiority. As a consequence, Locke was able to call « self-consciousness » the typical unity of morality and understanding which forms the internal « duration » of the Mind.