Diogène 209 (1):118-125 (
2005)
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Abstract
Résumé L’immortalité est la grande quête de l’humanité, l’utopie par excellence. René Barjavel, dans son roman de science fiction Le grand secret, pense la convergence entre l’amour qui défie le temps, la science qui vient à bout de la maladie et la sagesse qui triomphe de la mort. Spinoza nous rappelle que la mort ne peut pas avoir ontologiquement une place dans la pensée des vivants et Bergson suppose un « courant de vie » traversant les corps et les générations, se divisant et s’intensifiant sans perdre de force. Cette force de vivre n’a rien à voir avec les nouvelles philosophies du trans-humain ou du post-humain qui s’imaginent une post-humanité vivant plus longtemps, en meilleure santé et moins malheureuse, grâce à la biotechnologie. Si l’humanité a représenté dans la ligne de l’évolution une ouverture exceptionnelle, celle-ci est intensification, création et émancipation et non pas extension et rajout comme le veulent les sciences de la vie.