Abstract

Le réflexe est un mouvement naturel et spontané qui semble dépourvu de teneur morale car il ne relèverait pas de la responsabilité du sujet. Il est ce qui échappe à la maitrise du corps et à la civilité des mœurs. Le mauvais réflexe se produit lorsque le corps réagit trop vite, emporté par la colère ou la situation dans un temps plus rapide que celui de la conscience réfléchie : le temps du corps vivant est en avance, par anticipation motrice, sur celui de la conscience du corps vécu. Relire avec les yeux de Georges Canguilhem le coup de tête de Zidane, mauvais réflexe face aux insultes de son adversaire en finale de la Coupe du monde de football de 2006, montrera de quelle façon la nervosité, de Descartes à l’électrophysiologie moderne, sert d’argument à une causalité neurophysiologique du mauvais réflexe.