Hildesheim: Georg Olms Verlag (
2010)
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Abstract
Depuis Kant, les philosophes ont appris à parler, avec prudence, du surnaturel
et de sa relation avec la nature. En général le surnaturel n’est même pas reconnu
comme faisant partie de la philosophie. La situation n’aurait pu être plus
différente aux XVIIe-XVIIIe siècles, lorsque les philosophes comprenaient la relation
entre Dieu et le monde comme l’un des problèmes les plus importants
que la philosophie fût censé résoudre.
Les solutions étaient bien sûr extrêmement diverses : Spinoza niera même que
l’on puisse faire la distinction entre principe créateur et création, tandis que
d’autres, tel Robert Boyle, s’imagineront un maître horloger créant une machine
absolument parfaite, qui depuis sa création ne requiert aucun acte supplémentaire
de la part de son créateur. Jusque dans la pensée du jeune Kant,
cette idée se rencontrera sous des formes diverses. Tous convenaient, tout de
même, qu’il fallait rejeter l’ancien modèle aristotélicien d’une nature désirante,
reconstruisant la nature comme un système reposant sur quelques lois fondamentales et repensant à nouveaux frais le rôle que Dieu peut, ou doit, jouer
dans un tel système. Les contributions du présent volume traitent d’aspects historiques et systématiques des théories modernes de la nature et du surnaturel, tout en essayant de comprendre, dans ce contexte, l’importance des théories de la relation entre Dieu et le monde